Mais est-ce un art? Me direz-vous.
Récemment et pour mon pur plaisir, je me suis lancée dans la création de gifs animés. Je me suis aperçue plutôt rapidement de l’infinité de possibilités qu’offrait la « chose ». Mon premier réflexe a été de reprendre les procédés d’autres formes d’art comme celui du film d’animation (à l’aide de dessins ou de photographies) et de créer des petites narrations imagées, ce qui était déjà bien différent de ce que j’avais pu voir sur le Web. Toutefois, j’avais l’impression que, par là, je trichais! Je ne travaillais pas avec la spécificité du gif animé. Il y manquait son aspect fondamentalement « awkward » : un mélange de lowtech et de kitsh, comme je le mentionnais plus tôt.
Et puis aujourd’hui : wow! Je suis tombée sur un un blog intitulé « If we don’t, remember me » récréant des scènes de films connus par le truchement de gifs animés et de citations apposées sous le gif : une sorte de photo-roman animé de l’histoire du cinéma.
L’effet est tout à fait « awkward », il n’y a pas de doute, mais d’une autre nature que le gif animé traditionnel qui donne envie de quitter une page Web.
Les gifs animés de ce blog sont, au contraire de bien d’autres, fascinants. On y passe du temps…
On y voit bien la différence entre le « film » et son adaptation via le gif animé, ce dernier engendrant une expérience tout à fait étrange : un effet de présence.
L’artiste est parvenu à créer le fameux « Punctum » Barthien, une discordance au sein d’une photographie réaliste.
« If we don’t, remember me » est un petit cimetière cinématographique dans lequel l’étrange mélange d’immobilité et de mouvements subtils nous donnent l’impression de réveiller les personnages de l’histoire du cinéma de leur belle mort.
Allez sur le site, pour en voir plus!!!
Extrêmement intéressant ce dont tu parles-là Paule! Et tu as trouvé le lien exact à faire: le punctum de Barthes. Tellement! Ça répond peut-être à cette impression de morbide que je ressens toujours à regarder des gifs animés. Sérieusement, je me disais toujours et je ne sais pas pourquoi: c'est comme réveiller les morts. Là je sais que ce doit être ce « feeling » en fait: c'est CE moment passé qui revient à la vie… Bon, j'extrapole p-ê trop…haha! 😉
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Morbide! Ouais, je n'ai pas dit ce mot, mais c'est vraiment ça!! Ça fait peur, je trouve, des vieux gifs animés, genre ceux du début d'Internet!
Ben on sera au moins deux dans la blogosphère à extrapoler sur le gif animé 😉
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Ce commentaire a été supprimé par l’auteur.
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Et bien dis donc! Ça déniaise, passer par ici!
Firstmièrement, j'avais jamais entendu parler d'acupunctum… ;¬)
En fait, je suis passée ici hier et entre temps, je me suis tapée les théories de Mr Barthes sur différents sites, et je trouve sa réflexion des plus intéressantes. Merci pour cette découverte!
Secundement, je viens de visiter au complet le site « If we don't, remember me ». J'ADORE! À l'encontre des foutus gif animés qui polluent certains sites web, ceux-ci sont presque hypnotiques. L'étrangeté de ces « moments » fascine. J'ai l'impression que ton fameux « effet de présence » y est palpable.
Enfin… les mots me manquent. Va falloir que je retourne cogiter.
;¬)
P.S.: C'est moi qui ai supprimé le commentaire précédent. Grosse faute d’orthographe. Ouarch!
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hahaha! Oui, ils sont vraiment hypnotiques, je ne me tanne jamais de les regarder! Et tu as raison, je crois que j'ai là un bon exemple pour expliquer ce qu'est l'effet de présence ici. Tout y est!
Vive l'accupunctum!!! 😉
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